La loi Hamon n’a pas encore bouleversé le marché de l’assurance

Entrée en vigueur officiellement le 26 juillet 2014 mais votée le 17 mars de la même année, la loi relative à la consommation dite loi Hamon censée apporter de nouvelles garanties au consommateur n’a pas encore bouleversé le marché de l’assurance. Les résiliations d’assurés n’ont pas explosé mais certaines compagnies tirent leur épingle du jeu. Explications.

Des résiliations à peine en hausse

La loi Hamon permettant la résiliation des assurances emprunteur (jusqu’à un an après la signature d’un prêt bancaire) et des assurances habitation, auto-moto et affinitaires (après un an d’engagement) n’a pas encore profité à l’ensemble des assurés.

Avant l’introduction des nombreuses dispositions de la loi Hamon, les assurés devaient attendre la date d’anniversaire d’un contrat, en respectant des délais précis, pour pouvoir résilier leur contrat. Maintenant, d’après les assureurs, les assurés n’attendent plus ce délai pour résilier. En résumé, la résiliation anticipée par la loi Hamon a été compensée par une diminution des résiliations à date d’anniversaire.

Les résiliations d’assurance grâce à la loi Hamon représenteraient entre 10 et 15% du nombre total de résiliations jusqu’à présent mais cette part devrait augmenter dans les prochaines années puisque le dispositif est entré pleinement en action depuis le 1er janvier 2016. Selon l’Association française de l’assurance, le turnover global du nombre de contrats d’assurance a augmenté en 2015 de 1,1 point en auto pour atteindre 14,9% et de 1,5 point en habitation en atteignant les 14,1%.

Bancassureurs : les grands gagnants

Pour profiter des effets de la loi Hamon, les bancassureurs avaient orienté leurs efforts sur les contrats auto et habitation. Le moins que l’on puisse dire c’est que les efforts payent. Grâce à leur réseau de proximité, leur connaissance et leur relation privilégiée avec leurs clients, les bancassureurs ont réussi à tirer leur épingle du jeu de manière plus forte qu’espérée.

Autre point à souligner, les Français resteraient fidèles à leurs assureurs, peut-être par habitude ou grâce à une confiance mutuelle. L’autre critère qui pourrait avoir une influence sur cette stabilité est que les assureurs ont privilégié un gel des tarifs voire même une légère baisse dans certains cas pour garder leurs assurés fidèles parmi leurs portefeuilles.

Ceci dit les compagnies d’assurances ne pourront tenir cette politique tarifaire sur du long terme et les consommateurs seront avertis plus efficacement des avantages de la loi Hamon en matière d’assurance qui leurs sont offerts. Le marché devrait donc être bouleversé plus grandement dans les années à venir.