Loi Hamon : un frein à la consommation des ménages ?

Bien que la loi Hamon apporte des droits supplémentaires aux consommateurs et encadre les relations entre ces derniers et les professionnels, il semblerait qu’elle puisse également avoir quelques effets négatifs. Ainsi, nous nous intéresserons dans cet article à la probable baisse de consommation des ménages qu’elle pourrait engendrer.

Deux mesures impactantes

Deux réformes sont dans le viseur des établissements bancaires :

–          L’interdiction du renouvellement automatique du crédit renouvelable. Ainsi, les consommateurs qui voudront bénéficier de leur crédit un an après y avoir eu recours pour la dernière fois se verront obligés d’effectuer à nouveau l’ensemble des démarches administratives attribuables au contrat. Les banques, quant à elles, seront tenues de proposer un prêt amortissable à leurs clients pour toute demande de crédit s’élevant à plus de 1000 euros.

Ces nouvelles obligations, très chronophages, pourraient alors décourager les ménages d’effectuer de nouveaux prêts.

–           La réduction de la durée maximale des plans de surendettement, qui passera de 8 à 7 ans.

La période de surendettement maximale autorisée a été jugée trop importante par le gouvernement. Une « petite » année de différence qui, cumulée au point précédent, ne ferait qu’éloigner les consommateurs des crédits en tous genres.

Une consommation en perte de vitesse

Ces modifications inciteraient davantage la population à renoncer aux crédits à la consommation, alors même que ce type de crédit connaît une baisse de popularité ; aujourd’hui, seuls 26,6% des Français détiennent un crédit à la consommation. Ce taux n’a jamais été aussi bas depuis le début des années 90.

Ces différentes mesures inquiètent évidemment les professionnels du monde de la finance, qui les jugent contre-productives : de nombreux dirigeants d’établissements bancaires avancent qu’ils analysent d’ores et déjà avec beaucoup de minutie chaque demande de crédit (environ une demande sur trois est rejetée) et que le coût du risque s’en trouve par conséquent très amoindri.