Droit d’information des salariés : recul de la loi Hamon
Une des mesures prises par la loi Hamon consiste à obliger les chefs d’entreprise à informer leurs salariés d’un effectif supérieur à 250 au moins deux mois à l’avance, de la cession de leur affaire. Cette disposition est contestée par le patronat.
Le patronat en opposition
Mise en application le 1er novembre 2014, cette réforme impose aux entreprises de plus de 250 salariés d’informer ces derniers en cas de cession d’activité, deux mois en amont. En cas de non-respect de cette mesure, une sanction est prévue, laquelle correspond à la nullité de la vente.
De ce fait, le patronat déclare son opposition à cette réforme, proclamant un ajout de complexité à des situations déjà délicates. En effet, en cas de vente d’une entreprise, l’obligation d’information réduit la confidentialité nécessaire à la réussite de reprise par un nouvel acheteur puisque cela peut inciter les salariés à chercher un nouvel emploi, tout comme les clients ou fournisseurs à chercher de nouveaux partenaires.
Un adoucissement des mesures
Afin d’apaiser les chefs d’entreprise, Fanny Dombre-Coste, députée socialiste, a rédigé un rapport d’évaluation dans le cadre de la loi Macron sur la croissance et l’activité. Dans ce rapport, la sanction prévue en cas de non-information des salariés est amoindrie, prenant désormais la forme d’une amende destinée au dirigeant. De plus, l’obligation de vérifier que chaque salarié a bien été informé de la cessation a été annulée : le simple envoi d’une lettre recommandée pourra servir de garantie, contrairement à sa réception comme ça l’était prévu initialement. Reste à voir quelle sera la suite des événements entre les deux lois concernées.